Relation

Qu'est ce qui fait durer la relation dans les couples et les familles?

Dans notre langage social, on appelle "COUPLE" l'ensemble formé par deux personnes liées par un sentiment, un intérêt. Cette désignation, dont l'étymologie latine "copula "signifie "lien, attache, chaine, laisse" mais aussi "liaison, alliance, union" renvoie à l’idée d’attachement.
Des études montrent que la nature et la qualité de l’attachement ont une grande influence sur la pérennité de la relation. Dans la suite de cet article on envisagera les deux aspects de la durée de vie de la relation du couple  et des familles :

·       Les facteurs qui renforcent le besoin d’attachement des adultes
·       Les facteurs qui réduisent le besoin d’attachement des adultes

Notre posture procède du coaching et de la psychothérapie par l’approche Gestalt c’est à dire par une démarche d'éveil des consciences. La relation humaine qui s’établit entre le(s) client(s) et le couple coach-thérapeute, offre au(x) client(s) de nouvelles options et /ou compétences pour faciliter le changement. Notre postulat de base est que toute crise résulte de processus insuffisamment développés au sein des systèmes (couple, famille, équipe, etc.). Ce qui signifie, selon ce même postulat, que la contribution de l’ensemble des personnes constituant le système sera nécessaire pour traverser les difficultés et rétablir un nouvel équilibre.


Attachement : un besoin?
Les travaux de recherche de Harlow, Bowlby et Ainsworth définissent l’attachement comme étant ce lien fort qui se développe tout d’abord entre l’enfant et ses parents et qui contribue par la suite à la formation des relations entre les adultes.
Dans la mesure où ce lien s’établit très tôt dans le développement de l’individu et en dehors de toute considération rationnelle, nous considérons donc qu’il répond à un besoin de l ‘espèce humaine.

Facteurs qui renforcent le besoin d’attachement des adultes
Il existe différentes formes d’attachement. Le mariage en est une forme hautement significative ; les liens d’amitiés ou les relations de travail en sont d’autres.
Dans son article Triangular theory of love (psychological review, 1986), R. Sternberg décrit trois composantes qui contribuent et donnent une forme caractéristique à l’attachement au sein du couple:

1.    La passion : C'est la composante dynamique de l'attachement. Elle est à la base du désir. C'est la passion qui pousse à rechercher l'union physique avec l'autre.

2.     L’intimité : C'est la composante affective de l'attachement (le cœur). Elle détermine la capacité à apprécier la proximité de l’autre, sa présence, ses besoins ou attentes.

3.  L’engagement : Il prend forme au travers des projets du couple, de la conscience de la  responsabilité et des obligations des partenaires vis à vis de leur relation. L'intensité de l'engagement matérialise la décision de maintenir la relation dans le temps. 

Facteurs qui réduisent le besoin d’attachement des adultes
Des indices concernant ces facteurs « réducteurs » nous sont donnés par l’étude des causes de divorces. Certaines de ces causes résultent de transformations de nos environnements, d’autres s’expliquent par l’évolution des valeurs  de l’individu (qui ont probablement également favorisé les transformations de nos environnements)

1.     La loi
La loi a rendu la procédure de divorce beaucoup plus facile. On trouve des annonces d’avocats sur internet promettant un divorce en 3 mois pour 300€/pers.
2.     La société
Les sociétés occidentales ont considérablement assoupli leurs positions au sujet du divorce. Baisse de l’influence religieuse sur les mentalités. Le mariage n’est plus considéré comme un acte sacré. Les valeurs traditionnelles de la famille (clan, hiérarchie, patriarcat, etc.) ont évolué vers un modèle progressiste rééquilibrant la position de la femme. Des études montrent que les hommes restent plus attachés au modèle traditionnel que les femmes.
3.     Les antécédents familiaux
Les recherches montrent que le taux de divorce est plus élevé chez les personnes dont les parents ont divorcé.
4.     L’âge des partenaires
Plus l’âge des partenaires est faible au moment du mariage et plus le taux de divorce est élevé dans cette population.
5.     L’autonomie financière de la femme
Le développement économique de nos sociétés combiné à des changements culturels importants à conduit au développement de l’emploi des femmes réduisant ainsi leur dépendance financière vis à vis des hommes au sein de la famille.
6.     Les enfants
Les couples qui ont des enfants sont moins enclins à divorcer. On trouvera des divorces plus tardifs dans ces populations . (Forte composante "engagement " dans l'attachement de ces couples parentaux)
7.     La gestion des différences
Les différences entre les époux sont à l’origine de la plupart des divorces (différence d’âge, de religion, de statut social, d’ethnicité, de revenus).


Il semble que leur confiance en l’avenir, l’évolution de leur relation au temps, aboutisse à la marginalisation du besoin d’attachement des adultes, renforçant - par voie de conséquence - leur individualisme et leur solitude.



Qu’est ce qui motive les couples et les familles à entamer une psychothérapie ?

La page d’accueil du site web « LeNous.org » donne quelques réponses concrètes à cette question. Comme on peut en juger, il semble que la volonté de consolider le lien et l’espoir de renforcer l’attachement nécessaire au déroulement satisfaisant du mode de vie qu’ils ont choisi soient des réponses recevables.
C’est également cette même motivation qui prévaut pour les couples qui viennent en consultation dans le but de mettre fin à leur relation. La nature et la qualité de leur attachement les conduit à travailler ensemble à établir une forme nouvelle de relation entre eux.


Approche LeNous : Etude de cas

« Ma femme voyage beaucoup pour son travail et je me retrouve à la maison avec les enfants. Je dois tout gérer et quand elle rentre, elle est tellement fatiguée, qu'elle me fait encore des reproches. Je n'ose rien lui dire de ma souffrance car j'ai peur de la quitter et de faire souffrir mes enfants... »

En général, notre approche se déroule selon un protocole en 3 étapes (contenues dans une séance de thérapie)

Première étape : identifier les compétences relationnelles de ce système
Parmi celles ci, le lecteur reconnaîtra aisément la volonté de ce système à préserver  les caractéristiques significatives de leur relation : partage des tâches, recherche d’améliorations, préservation de la quiétude des enfants, préservation de l’activité professionnelle.

Deuxième étape : prise de conscience des inconvénients de l’usage systématique de ces compétences
Le système client, parce qu’il n’est pas mis en danger par le couple coach thérapeute, parce qu’il n’est pas confronté à une quelconque forme de critique mais au contraire reconnu pour une compétence réelle et tangible se prête volontiers à cet exercice d’analyse. Il accède très facilement à sa réponse. Ici, à trop vouloir préserver, ce couple se rend compte qu’il favorise le statu quo et freine sa capacité à s’ajuster, à inventer des réponses satisfaisantes aux diverses situations qui peuvent perturber leur relation.

Troisième étape : proposer une micro expérimentation qui encourage l’apprentissage d’une nouvelle compétence
Nous pouvons par exemple proposer au couple d’essayer une communication moins défensive et plus agressive (au sens étymologique du terme :   « ad gressere », aller vers) en prenant le risque d’un partage des expériences désagréables et en constatant les conséquences d’une telle micropexpérimentation.

Résultats
Voir le témoignage de Marie et Jean pour les résultats obtenus.





Aperçu d'une séance de thérapie