samedi 19 mars 2016

Comment se libérer d’une rancune ?



Comment récupérer sa sérénité après un licenciement discutable ? Comment tourner une page douloureuse ? Comment se sortir d’une expérience relationnelle traumatisante ? Comment se libérer d’une rancune ?
La réponse est une épreuve en soi : on se libère de rancunes par le pardon.  Le pardon est un processus de réconciliation. Il peut servir aussi au bien-être physique, mental et émotif. Celui qui est capable de le pratiquer augmente même l'estime de soi.
Familles déchirées « de générations en générations », fratries brouillées « à mort », couples écorchés à vif, amitiés brisées « pour toujours », équipes « irrémédiablement » divisées, collègues ennemis « jurés » …Ces accidentés sociaux sont à la fois, les auteurs et les victimes des leurs propres débordements. Leur refus, ignorances, intransigeances, sont autant de formes d’incompétences émotionnelles qui les conduisent à trahir un devoir de solidarité morale et matérielle envers leurs communautés.
Le plus souvent, ces accidentés sociaux occasionnent et subissent simultanément une rupture brutale et tragique de la relation. Toute une palette de séquelles s’installe tant que perdure cette situation inachevée : tourments, souffrances, rancunes, ressentiments, projections, colères, etc. Chaque partie semble bloquée, plongée dans une solitude existentielle, empêtrée dans le processus qui l’a conduite à la rupture du contact.
Il existe deux méthodes pour traverser ces épreuves et en limiter les dégâts :
1.       Celle qui consiste à attendre que le temps finisse par en atténuer les effets sur votre ego.
2.       Celle -beaucoup plus rapide et infiniment plus riche en enseignements- qui vous conduit à réparer en vous-même les dégâts causés par des compétences personnelles insuffisamment développées.

C’est cette deuxième approche que nous choisissons de vous présenter ci-après. Nous vous proposerons de prendre en main votre propre rétablissement et de sortir par le haut de toutes sortes d’accidents sociaux.
Parce qu’elle s’intéresse aux conditions qui favorisent le bon déroulement d’une expérience, l’approche Gestalt propose une réponse constructive à cette question. Nous vous renvoyons au chapitre 3 de l’ouvrage « Manager d’élite » pour plus de détails sur cette approche.

Pour une rémission

1.       Nommer le traumatisme en s’appuyant sur les émotions qu’il suscite (roue de Plutchik).

Tristesse, colère, peur, résignation, aversion, outrage… Parler de sa propre expérience. Attention à ne pas confondre des faits objectivement observables et des interprétations personnelles.

Exemple 1 : (colère)
Je suis en colère car il m’a menti en ne respectant pas sa promesse.
Exemple 2 : (outrage)
Je suis outragé par leur manque de respect.







2.       Nommer et détailler l’offense
Confiance, irrespect, trahison, manipulation, tromperie, mensonge, abus de pouvoir, contrainte, menace, insultes, humiliation, honte ?...
Qu’est-ce qui me rend si sensible à cette offense ?
Exemple 1 : (trahison)
Je n’accepte pas que l’on trahisse ma confiance. Je me sens manipulée, il est hors de question de passer l’éponge si rien ne change.
Exemple 2 : (insolence)
Je ne supporte pas une telle insolence de la part de mes enfants adultes.

3.       Identifier vos vulnérabilités
À quels dangers cette offense m’expose-t-elle ?
Il est important d’être honnête avec soi-même car cette étape fait apparaître une vulnérabilité personnelle identifiée ou à identifier.
Une autre façon de poser cette question d’étape 3 est la suivante : « de quelle vulnérabilité est-ce que je me préserve en légitimant mon intransigeance ? ».

Exemple 1 : (crédulité)
J’ai tendance (besoin ?) à croire tout ce que l’on me dit. Je sais que je suis plutôt naïve, vulnérable à la manipulation, à la tricherie, etc.

Exemple 2 : (pouvoir)
J’ai peur de perdre mon autorité de chef de famille et d’exposer des fragilités dont j’ai honte.

4.       Réévaluer votre responsabilité
Votre responsabilité dans le blocage actuel se cache derrière votre condamnation des autres. Si vous êtes déconcerté à cause d’une fragilité de votre système de défense, faut-il pour autant que les autres en soient tenus pour les seuls responsables ?

Exemple 1 : En réalité, je suis facile à duper. Je prends conscience que je lui en veux de m’avoir menti parce qu’il n’a pas tenu compte de ma fragilité. (C’est peut-être ridicule mais je dois reconnaitre que c’est ma réalité).
Ma responsabilité = la candeur avec laquelle j’accorde ma confiance.

Exemple 2 : Mon statut social c’est ma sécurité. Je t’en veux de m’avoir mis en insécurité en ne t’y soumettant pas.
Ma responsabilité = orgueil ou conventions personnelles non partagées concernant le rôle dominant du chef de famille.

5.       Pardonner
Il faut se pardonner beaucoup à soi-même pour s’habituer à pardonner beaucoup à autrui. (Anatole France)
 Si votre implication dans les 4 étapes précédentes venait confirmer la pénible évidence de votre responsabilité dans l’accident social qui vous encombre, alors votre bonne foi – à elle seule- suffira à vous réparer et à tourner la page. Le travail d’introspection qui vous a conduit à ce constat vous honore. Vous méritez la clémence envers vous-même. Apprenez à vous pardonner.

Le pardon ne permet pas d’effacer le passé d’une relation, mais il permet à celle-ci d’avoir un avenir.
Par contre, lorsque cette analyse renforce la conviction que les responsabilités sont partagées, alors chaque protagoniste devra prendre en considération le fait que s’il a parfois été offensé, il a peut-être – à d’autres moment- été offenseur. Cette reconnaissance permettra de conduire les protagonistes vers l’indispensable chemin de l’empathie. Le témoignage de l’empathie de l’offenseur est capital. Il conditionne la résolution et la clôture à l’amiable de l’accident social. Rappelons que – dans cette situation - l’empathie s’installe lorsque l’offenseur s’efforce de communiquer son expérience d’une réponse émotionnelle face à l’émotion exprimée par la personne offensée.  

Exemple 1 : Je reconnais que ma candeur peut parfois attirer le mensonge. Désormais, sache que je te demanderai, ici ou là, de me fournir des gages de ta loyauté.

Exemple 2 : Je veux que tu reconnaisses à quel point j’ai pu me sentir outragé par ton insoumission…même si je suis d’accord pour que nous réexaminions les droits et devoirs de chacun au sein de la famille.


Et qui pardonne au crime en devient complice. (Voltaire)
Que faire en l’absence d’empathie ? Vouloir pardonner les offenses d’une personne enfermée dans son égoïsme vous compromettrait immanquablement. Si votre « offenseur » ne vous témoigne pas d’empathie, alors il vous faudra peut-être reconsidérer le bien-fondé de cette relation. En effet, pourquoi poursuivre une relation potentiellement toxique ? Que peut-on attendre d'un individu dépourvu de sensibilité qui ne se soucie que de son propre intérêt, même au détriment d'autrui ? La mise à l’écart temporaire de cet offenseur devient alors une nécessité : celle de vous préserver. 








Le cycle de l’expérience du pardon.

mercredi 18 novembre 2015

8 conseils pour mieux communiquer


HOME  ABOUT  CONTACT
LeNous.org - accompagment de couples & systèmes familiaux



         Huit conseils pour améliorer votre communication  
                et votre intelligence émotionnelle 



Comment dire quoi?
 
La chose la plus difficile à faire au fil d'une conversation, c'est d'être simultanément conscient du contenu ET du processus de la communication en cours.
Pas toujours évident de nous rendre compte que les commentaires que nous prononçons ne sont parfois pas en phase avec notre manière de les dire.
Imaginons que le sujet des tenues vestimentaires ne soit pas au centre de vos préoccupations et  que, absorbé par vos pensées, vous répondiez par un « OUI » aussi tardif qu'évasif à cette question pourtant essentielle de votre compagne : « Est-ce que tu aimes ma nouvelle robe ? ».(ou de votre compagnon « Épatant ce ce coupé Mercedes à bijection transversale inversée, non? ») 
Il y a gros à parier que les réactions de votre alter ego vous conduiront à mobiliser tous les ressorts de votre créativité pour justifier ce décalage entre le contenu (un simple « oui » non argumenté) et le processus de votre réponse (un délai suspect, suivi d'un enthousiasme très « contenu »).

Pour éviter de pareilles situations et favoriser la qualité de vos échanges en général, voici 8 conseils pratiques qui vous aideront à améliorer à la fois votre communication personnelle et votre communication professionnelle.

1.    Supprimez vos onomatopées d'hésitations.
Vos « Euh » et autres « Humm » émiettent vos discours et soulignent vos hésitations. Ils décrédibilisent vos propos. Un bref silence sera mieux perçu que ces fréquents bredouillages.

2.    Amorcez la conversation.
Face à un(e) inconnu(e), prenez l'initiative d'une conversation. Mettez les pieds dans le « P.L.A.F. ». Les thèmes initiateurs de conversations P.L.A.F. sont les suivants :
·       Projets - prochaines vacances, construction, sorties, etc.
·       Loisirs  - hobbies, sports, activités artistiques, etc.
·       Activité professionnelle - type de travail, déplacements, responsabilités, etc.
·       Famille - nombre d'enfants, écoles fréquentées, nombre de frères et sœurs, etc.

3.    Racontez une histoire.
Je suis né en Italie. J'ai vécu une partie de mon adolescence, en France, dans un blockhaus. Personne, parmi les gens de ma famille ou des milieux que je fréquentais ne prétendait publier quoi que ce soit. « Ces choses-là c'est pas pour nous ». Aidé par un coach très persuasif,  je me suis accordé, il y a quelques années, la permission de présenter ma pratique et mes convictions, dans mon livre « Manager d'élite ». Depuis, j'ai pris goût à écrire et je rédige aussi régulièrement que je le peux des papiers comme celui-ci que je publie sur mon blog, ma newsletter et quelques revues spécialisées. Ce travail me prend beaucoup de temps mais il m'aide à être encore plus précis et plus clair dans mon activité de conseil, coaching et formation en management. Je sais qu'il a pu aider certains de mes lecteurs et j'en suis très fier.
Pourquoi je raconte cela ? Pour vous montrer le pouvoir communicatif des anecdotes, nouvelles insolites, expériences originales, etc. En effet, si vous avez lu ce point N°3 jusqu'ici, vous conviendrez que les histoires ont le potentiel de susciter l'émotion et de retenir l'attention du public à qui elles sont révélées. Pour améliorer votre communication, vous aussi lancez-vous : racontez une histoire.

4.    Posez des questions ouvertes.
Une question ouverte est une question qui commence par un pronom interrogatif. Elle favorise les échanges et encourage une réponse dont le contenu est riche en information.
Pour mémoire, les pronoms interrogatifs sont: Comment, Quand, Qui, Combein, Où, Que-Quel, Pourquoi (C.Q.Q.C.O.Q.P).
Par exemple, au lieu de « tu aimes ce que tu fais ?», posez plutôt cette question ouverte : « qu'est-ce que tu aimes dans ce que tu fais ? ».
5.    Reformulez avant de répondre.
Lorsque les points de vue concordent, la communication semble agréable et ne pose pas de difficultés. Lorsque les avis divergent, les interlocuteurs ne s'aperçoivent que trop tard qu'ils ont mobilisé la majeure partie de leurs énergies dans la plaidoirie. A force d'argumenter, de défendre leurs positions, de nourrir la controverse...ils en oublient d'écouter. Le meilleur moyen d'écouter -et de prouver à votre interlocutrice que vous l'avez captée 5/5- c'est de reformuler ses propos avant de délivrer votre réponse. Plus la conversation prend un caractère conflictuel et plus une reformulation, sous la forme d'une répétition pure et simple, pourra contribuer à l'apaisement des tensions.
« Tu dis que je suis complètement stupide de penser ça »...
Lorsqu'il/elle entend - reformulés tels quels - les propos qu'il/elle vient de vous décocher, votre interlocuter/interlocutrice obtient l'assurance que vous l'avez parfaitement écoutée. L'effet miroir de votre reformulation lui fait mieux percevoir la violence de ses propos et lui offre également l'opportunité de mieux se contrôler.

6.    Soyez présent.
Tout au long de votre scolarité, vous avez été habitués aux contrôles de présence qui consistent à vérifier que votre personne se trouve en un endroit précis au moment de l'appel de votre nom.
La présence que nous vous recommandons de mettre au service de votre communication, va au-delà de cette exposition passive de votre apparence extérieure. Il s'agit de l'investissement actif et conscient de votre énergie dans l'échange ici et maintenant. Soyez présent fait appel à la mobilisation de 100% de votre attention et à votre engagement zélé dans l'expérience du présent.
Vous aurez compris que lire son smartphone ou essayer toute autre forme de « multitâche » ne contribuera ni à la qualité de votre présence ni à celle de votre communication.

7.    Pratiquez une communication « 5C ».
Une communication 5C possède les caractéristiques suivantes :
1.      Claire.
2.      Concise.
3.      Cohérente.
4.      Concrète.
5.      Courtoise.
Voici un exemple de communication 5C qui pourrait faire suite à la reformulation du point N°5 ci-dessus : «  Je suis offensé par tes propos corrosifs. Je te demande de surveiller ton langage et de parler avec tact».

8.    Écoutez « jusqu'au bout ».
Difficile d'attendre que votre interlocuteur ait fini de parler avant de prendre la parole à votre tour ? Pour ne pas vous épuiser -et épuiser votre interlocuteur- faites l'effort de ne pas l'interrompre. Laissez-le parler jusqu'au bout. Vous favoriserez ainsi un rythme plus mesuré et ne gaspillerez pas votre temps et vos ressources physiques dans une guerre de position, une bataille stérile pour le temps de parole.



lundi 11 août 2014

9 Conseils pour préserver le NOUS


Il nous arrive souvent, lors de nos premières séances de thérapie de couple avec de nouveaux clients, de demander aux partenaires de se décrire mutuellement et de relater les circonstances de leur rencontre. Qu’est-ce qui leur a plu ? Qu’est-ce qui les a charmés ?
Il n’est pas rare que certains partenaires « restent sur leur faim », ou qu’ils soient déçus par la légèreté, l’imprécision ou l’inexactitude du récit qu’ils viennent d’entendre de la bouche de leur compagne ou de leur compagnon de vie. Le partenaire déçu en vient à se poser des questions sur la teneur de l’intimité qui existe au sein du couple.
Hélas, le sentiment amoureux et les comportements associés, qui contribuent à construire l’intimité du couple, s’estompent avec le temps. Marcher côte à côte, se tenir par la main, s’embrasser, échanger des gestes tendres, passer des weekends en amoureux, s’asseoir côte à côte au restaurant, se sourire,…. Tous ces témoignages d’attachement à l’autre semblent devenus de lointains, et souvent regrettés, souvenirs.
Pour préserver la qualité et l’intensité de la relation avec votre partenaire, voici 9 pistes qui vous aideront à rendre l’expérience du NOUS encore plus intéressante qu’à ses débuts.


1.       Offrez une présence de qualité.

La présence, c’est cette posture par laquelle vous incarnez vos valeurs et vos savoirs. Dans cette posture, vous vous consacrez entièrement à ce qui se passe. Vous êtes particulièrement attentif à l’autre. Votre façon d’être présent révèle l’authenticité de votre disponibilité, votre humanisme, ainsi que votre pouvoir sur vous-même. Cette posture réclame notamment les compétences suivantes :

      capacité à se concentrer sur le processus en cours dans le système [je-tu-ici-maintenant] ;
      conscience de son propre fonctionnement sensoriel et physique, ainsi que de celui de votre partenaire.
       Capacité à traiter les informations émises par votre système d’informations sensorielles interne (émotions) ;
      capacité à faire la distinction entre des faits et des interprétations, à mettre l’accent, sans jugement, sur des faits objectivement observables ;
      capacité à prendre position et à exprimer des choses – parfois difficiles – succinctement et directement ;
      conscience de vos intentions, de l’impact que vous voulez donner à votre message ;
      capacité à affronter et à accepter des situations émotives avec un optimum de sensibilité personnelle ;
      capacité à s’intéresser aux autres et à établir un bon contact avec eux.

La présence favorise le contact entre chaque partenaire et avec le problème à résoudre. Elle facilite le rythme et le mouvement entre cohésion et différenciation, à l’intérieur comme à l’extérieur du couple. Par exemple, on ne regarde pas son smartphone quand l’autre vous parle.



2.       Communiquez à partir de votre expérience.
Votre expérience est incontestable. Elle se décrit à partir des sentiments que vous éprouvez (voir liste ci-après). Vous seul(e) pouvez décrire l’impact produit sur vous par la situation à laquelle vous est exposé(e). Par exemple, personne ne peut contester votre tristesse, votre déception, votre joie. Il en va de même pour les expériences de votre partenaire. Si elle vous explique qu’elle se sent blessée par vos propos, il vous faudra donc impérativement prendre le temps d’accuser réception de son expérience au lieu de vous précipiter dans la justification. Accuser réception ne vaut pas nécessairement accord. Vous aurez tout le temps ensuite d’offrir votre propre expérience de cette situation en réponse à la souffrance de votre partenaire.


3.       Soyez physiques.
Notre corps garde la mémoire des contacts physiques. Les bons contacts sont synonymes de « nous nous aimons ». Les contacts toxiques (abus) laissent des traces souvent indélébiles chez ceux et celles qui en ont été victimes. L’absence de contact laisse la douloureuse sensation d’un « nous nous négligeons ».
Cette mémoire joue sur nous et sur notre humeur un rôle de premier ordre. Rappelez-vous de votre première expérience amoureuse…Vous voyez à quel point elle reste présente en vous?


4.       Riez ensemble.
Le rôle du rire est très important. Il provoque des phénomènes d’empathie communicative. Il rend joyeux et a pour effet de contrer les effets du stress. Il permet de faire savoir quand  et où il n'y a pas de danger dans le couple et lui permet ainsi de s'amuser et de se relaxer.
Ne transformez pas tout en problème ou en drame. Apprenez la légèreté et l’humour en restant respectueux.


5.       Pratiquez la confrontation constructive.
Une dispute est la plus longue distance entre deux points de vue.

Accrochage verbal, rivalités, problèmes d’ego, désaccords sur le partage des responsabilités, défaillances, stress…Voilà de multiples sources de conflits avec leurs pires conséquences : insultes, attaques personnelles, maladies, harcèlement…Faute d’entraînement à la communication constructive, une compétition insidieuse s’installe entre les parties. Plus les échanges avancent et plus on s’aperçoit que chacun cherche à démontrer que son expérience personnelle est plus valable que celle de l’autre. Au fil du temps, cette compétition sournoise prend de l’ampleur et finit par occuper la totalité du champ de la discussion. Ce débordement réduit considérablement toute probabilité de dénouement constructif du conflit, lorsqu’il n’aggrave pas davantage la situation initiale. Pourtant, la coopération entre deux personnes qui s’aiment est une relation dans laquelle chacun doit se sentir également responsable du succès du processus en cours, et de la préservation de la qualité de la relation.

La technique du « dialogue cadré »  © (répéter mot pour mot ce que l’autre vient de vous dire avant de lui répondre), que nous pratiquons en thérapie de couple, propose une intéressante alternative à la compétition, elle rythme les échanges et ramène la raison là où la passion risque de détruire la relation. C’est une forme d’échange qui favorise la co-création d’une figure consensuelle et le dénouement constructif des conflits entre deux personnes. Dans cet échange, chaque partenaire apprend à se concentrer à la fois sur sa propre expérience et aussi sur celle de son ou sa partenaire.
La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l'agression et l'esprit de revanche. Le moyen d'en sortir est l'amour.  [Martin Luther King] 


6.       Réalisez votre « bilan relationnel » © annuel.
Chaque année, prenez le temps de répondre séparément au questionnaire ci-dessous, puis comparez-vos perceptions.

Perception de mon influence
Perception de ton influence
1
Ce que j'apporte dans le couple
Ce que  tu apportes dans le couple
2
Ce que je n'apporte pas dans le couple
Ce que tu n'apportes pas dans le couple
3
Ce que je reçois du couple
Ce que tu reçois du couple
4
Ce que je ne reçois pas du couple
Ce que tu ne reçois pas du couple
5
Ce qui me perturbe dans le couple
Ce qui te perturbe dans le couple

Soyez attentifs à pratiquer consciencieusement les conseils ci-dessus pendant cet exercice d’analyse et d’échanges. La manière dont nous interprétons les mêmes événements est parfois surprenante voire déroutante…C’est tout l’intérêt de ce bilan relationnel. Il vous permet d’aligner vos perceptions et vous aide à la fois à mieux vous connaître, et à mieux connaître un système co-construit : votre couple.


7.       Participez ensemble à de nouvelles activités.
(Mais ne forcez pas l’autre à faire ce qu’il/elle n’aime pas)
« Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années. »
 Jacques Salomé
Lire, aller au cinéma, aller au théâtre, à l’opéra, faire la cuisine, apprendre à danser, apprendre une langue étrangère, se lancer dans la peinture artistique, la sculpture, rénover la maison, faire le grand nettoyage de printemps, jardiner, pratiquer une activité sportive, faire un régime alimentaire, jeûner quelques jours…les occasions de faire de nouvelles choses ensemble vous offrent de multiples opportunités d’ajouter de la vie aux années.


8.       Soyez tolérant.
Le principal problème à résoudre dans la vie à 2 c’est celui des différences. Certaines d’entre elles peuvent vous stimuler et d’autres vous paraître insupportables. La gestion raisonnée de ces différences fait appel à votre capacité à permettre et à respecter ces différences que vous avez du mal à supporter. C’est votre seule option pour aider votre couple à trouver un nouvel équilibre équitable autour de vos différences. Cette vertu, qui consiste à cesser de combattre ce qui ne peut être changé, prend le nom de « tolérance ».  
« Ma compagne et moi sommes très différents…. Et surtout elle».
Même si elle fait sourire, cette phrase est quand même provocante.  Aussi, si quelque chose vous dérange, n’en accusez pas votre partenaire. Prenez soin d’utiliser le NOUS pour nommer le problème à résoudre. C’est à la première personne du pluriel que vos commentaires doivent s’exprimer ; surtout en situation de conflit.
Exemple : « Nous avons un problème à résoudre pour ajuster nos exigences respectives au sujet du rangement de la maison ».


9.       Célébrez les bonnes nouvelles, soignez les petites attentions

Continuez d’investir votre temps et vos efforts dans le maintien et l’amélioration de la relation. Comme :
·       Partager les tâches commues même si vous êtes fatigué,
·       Prendre le temps de préparer son anniversaire,
·       Penser à remercier,
·       Souhaiter les fête et anniversaires,
·       Préparer un repas surprise,
·       Prendre la main,
·       Offrir des gestes tendres…


Ces conseils –pourtant simples- ne sont pas tous faciles à appliquer car les couples sont parfois victimes de blocages dont ils ne sont pas conscients. Des rancœurs accumulées, des conflits irrésolus, des incompréhensions latentes, des résignations douloureuses, des doutes dévastateurs, etc. empêchent parfois tout progrès de la relation. C’est très souvent votre attachement à votre partenaire qui vous pousse à rechercher de l’aide pour préserver votre relation. C’est aussi votre principal atout pour réussir votre initiative.





SENTIMENTS

Définition : Capacité de percevoir une sensation c’est-à-dire une stimulation sensorielle, une impression produite par les objets extérieurs sur les sens.

Amour Charme Compassion Admiration Bonté Affection Amitié Enchantement Sympathie Séduction

Joie Heureux Gaieté Amusant Plaisir Contentement Satisfaction Euphorie Jubilation Optimiste Fierté Enchantement Délectation Triomphe Ferveur Excitation Entrain Soulagement

Colère Maussade Outrage Révulsion Agressivité Dégoût Haine Rage Mépris Mécontentement Furie Irritation Rancune Amertume Vengeance Ressentiment Répugnance Aversion Frustration Jalousie Exaspération

Tristesse Pitié Défaite Dépression Accablement Découragement Égarement Déplaisir Désappointement Cafard Souffrance Rejet Chagrin Anxiété Mélancolie Solitude Désespoir Insécurité Abandon Désarroi

Crainte Nervosité Anxiété Appréhension Effroi Souci Terreur Méfiance Tension Horreur Écrasement Panique Inquiétude Détresse Hystérie Réserve Réticence Prudence Pudeur Doute Suspicion

Honte Regret Insulte Remords Embarras Humiliation Invalidation Culpabilité Confusion

Surprise Intérêt Curiosité Intrigue Stupéfaction Ahurissement Étonnement Agitation

Autres
Intimidation Domination Ennui Timidité Fragilité Impatience Regret Impuissance Soumission Indifférence Audace Bravoure Courage Détermination Épuisement Insatisfaction Indécision

 Dino RAGAZZO 08/2014